On 2007-11-03 00:37:17 +0100, Virginie Renoncé
Post by Virginie RenoncéPost by kylegl54Donc si vous êtes effectivement prète à respecter ces gens-là, alors
il ne faut fréquenter QUE des établissements sans salariés...
Etes-vous d'accord avec ca ?
Non. Je connais plein de salariés qui préfèreraient fumer sur leur
lieu de travail, et que ce décret emmerde au plus haut point.
Et combien qui préfèreraient ne pas fumer mais qui n'ont pas le choix ?
Et comment être vraiment sur qu'ils le veulent, et que ce n'est pas du
à une pression de leur employeur ? Pour les respecter, il vous faut
donc l'ASSURANCE qu'ils ont choisi, en toute connaissance de cause et
de leur plein gré, d'être enfumé.
Plus difficile, non ?
Post by Virginie RenoncéEt quand je vois qu'en plus on parle de 350 morts par an, même pas en
France, mais dans *25 pays de l'Union européenne* je dis qu'il ne
faudrait peut-être pas pousser le bouchon trop loin. Combien de morts
va-t-on éviter ainsi en France ? 20 ? 30 ?
Que ceux qui seraient tentés de répondre que c'est déjà énorme ne
prennent plus leur voiture pour aller se promener : ils aideront à
éviter bien plus de morts.
Il y a une différence ESSENTIELLE entre les deux : l'un des risques est
TOTALEMENT evitable SIMPLEMENT en faisant preuve d'un peu de respect de
l'autre et en ne fumant pas en sa présence. Par exemple, plutôt que de
fumer là ou l'on est, de s'éloigner 5 minutes le temps de fumer dans un
endroit prévu à cet effet ! Quel effort sur-humain, que valent 20 à 30
vies par rapport à ca ! :)
Post by Virginie RenoncéPost by kylegl54- la réalité des salariés (qui eux n'ont pas le choix)
S'il y avait suffisamment d'établissements non-fumeurs, eux aussi
auraient le choix.
Malheureusement, c'est avoir une vision bien hydilique du monde du
travail que de penser cela.
Sans compter les effets de bord. Si le patron a une obligation de
sureté de résultat, alors lorsqu'il embauche un employé, il doit être
sur que l'employé ne le poursuivra jamais. Avec la loi francais
actuelle, il ne peut en aucun cas se prévenir de cela par contrat
(impossible pour le salarié de renoncer à sa protection). Donc au
moindre ressentiment de la part de l'employé, c'est une sacré épée de
Damocles qui est au dessus de la tête du patron.
Et si la loi était changée pour permettre au salarié de renoncer à sa
protection, on peut imaginer les abus que cela engendrerait dans
d'autres industries (amiante quelqu'un ?).
Post by Virginie RenoncéPost by kylegl54Je vous invite à lire les comptes-rendus des tables-rondes de la
http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-info/i3353.asp
J'aurais pas du aller lire ça.
Un tel ramassis de parti pris et de mauvaise foi m'a mis de sacrément
mauvaise humeur. Difficile de faire plus orienté.
Avec les présidents du SYNHORCA, de l'UMIH et des buralistes, et même
un fabriquant de tabac ? Vous plaisantez, j'espère ? Ou alors, c'est la
thèse du grand complot, "tous contre moi" :) Quand même, trouver que
les buralistes sont orientés "anti-tabac", il faut oser :)
Post by Virginie RenoncéJe crois que le pompon concernait les tabacs et cafés-tabacs. On
apprend donc que plus de la moitié de ces établissements n'ont pas de
salariés.
Et que dit le rapport ?
"Pour ces entreprises sans salarié, la jurisprudence de la Cour de
cassation de 2005 ne peut évidemment pas être invoquée."
Ah ben zut... L'argument miracle ne peut être utilisé... Pourtant, cet
arrêt, c'était vraiment du pain béni. Alors comment justifier
l'interdiction ?
"Néanmoins, il parait difficile d'accepter que ces chefs d'entreprise
renoncent à la protection de leur propre santé"
[Je passe sur les autres arguments encore plus grotesques.]
Chat échaudé crains l'eau froide. La responsabilité de l'Etat peut elle
aussi être engagé :)
Mais effectivement, je suis d'accord avec vous, je pense qu'un
établissement SANS AUCUN salarié, et qui n'est pas un point de passage
obligé (genre pas le seul endroit pour avoir un timbre fiscal à 10 km à
la ronde) devrait pouvoir se déclarer totalement non-fumeur.
L'Etat ici a choisi la facilité, car vérifier ces conditions pourraient
être un peu compliqué. C'est bien dommage, je vous l'accorde sans
peine. (c.f. mes autres posts dans ce forum à ce sujet).
Post by Virginie RenoncéA se demander même s'il y avait des fumeurs parmi les participants à
cette mission.
L'UMIH, la confédération des buralistes (tous les deux fortement
subventionné par Altadis), André Santini, un fabriquant de tabac (je ne
sais plus lequel, vous vérifierez...)
Post by Virginie RenoncéPost by kylegl54Post by Virginie RenoncéQuand j'allume une cigarette dans une pièce où il y a un
non-fumeur, je ne le condamne pas à mort.
L'OMS a pourtant classé la fumée "passive" de produit cancérigène de
classe A, c'est à dire produit pour lequel il n'existe pas de "dose
inoffensive". Il n'est pas possible de trouver un seuil en dessous
duquel on pourrait classer l'exposition comme "sans risque".
Oui, ça parait difficile à trouver en effet. De la à dire que ce seuil
n'existe pas, cela me parait bien hasardeux.
En tout cas, pour l'instant, toutes les recherches qui ont cherché un
tel seuil n'ont rien trouvé. Cela signifie quand même que ce seuil
n'est, s'il existe, vraiment pas élevé...
Post by Virginie RenoncéC'est surtout qu'aujourd'hui, on ne sait pas encore grand chose de
tout cela. On sait que le tabagisme passif est dangereux, mais à
quelle dose, associé avec quel facteur de risque préexistant, on n'en
sait rien. On ne sait même pas par quel mécanisme deux personnes
exposées au même risque ne vont pas développer la même réponse.
Mais on sait quand même qu'il est dangereux, et on a une bonne idée des
maladies provoquées.
Je vous renvoie à quelques uns de mes autres posts contenant les liens
vers les études connues à ce jour.
Post by Virginie RenoncéPire, on ne sait même pas aujourd'hui de combien de morts annuels on
parle. Plusieurs milliers ?
Il est toujours très difficile de compter exactement le nombre de mort
du à un facteur cancérigène, par nature même du cancer, car il est très
difficile à ma connaissance (impossible ?), une fois le cancer présent,
de savoir ce qui l'a causé...
Cependant, les probabilités et les statistiques sont bien une science,
avec tout ce que cela comporte (principe de la preuve, principe de la
preuve inverse, etc...). Un des principes de ces sciences est qu'elles
ne s'appliquent pas à UN cas, mais à un GRAND NOMBRE de cas. En
particulier, parler d'un facteur de risque pour UNE personne n'a
effectivement pas forcément beaucoup de sens. C'est par contre très
pertinent lorsque l'on passe à l'échelle d'une population. Et c'est là
où l'on trouve les preuves nécessaires des affirmations sur les risques.
Une personne dans un environnement tabagique ne va peut-etre jamais
développer de maladie. Mais le même cas répété au niveau de la
population, et vous pouvez commencer à compter les morts.
C'est comme le loto. Vous pouvez y jouer toute votre vie, vous avez peu
de chance de gagner. Pourtant, il y a des gagnants quasiment tous les
jours.
Post by Virginie RenoncéEt une fois qu'on a retiré ceux qui ont
fumé, et dont il est impossible de dire s'ils ne sont pas morts des
suites de leur propre tabagie ?
Post by kylegl54Post by Virginie RenoncéEnfin parce que dans les établissements où je vais, l'immense
majorité du personnel en salle fume tout autant que les clients.
Et pourtant, le tabagisme passif tue AUSSI des fumeurs...
Ca me fait toujours sourire cette affirmation.
Lorsque la personne meurt des suites du tabac, comment déterminer si
c'est parce qu'elle a fumé ou parce qu'elle a été soumise à la fumée
des autres ?
En ce qui concerne la mort des fumeurs par tabagisme passif, je
comprend que le concept puisse paraitre paradoxal. Mais comme souvent
(dans le cas des paradoxes), c'est simplement parce que le cas est mal
énoncé.
Il me semble qu'il apparait totalement logique énoncé comme suit :
- le tabagisme passif tue
- le tabagisme passif s'applique aussi au fumeur
- donc il y a des fumeurs qui meurt de tabagisme passif
Pour prouver le contraire, il faudrait prouver que TOUS les fumeurs ne
meurent que de LEUR tabagisme, et non pas de tabagisme passif.
Est-ce que cela vous parait plus logique comme cela ?
Encore une fois, appliqué à une seule personne, cela peut sembler
paradoxal. Mais appliqué à une population, et cela devient de suite
plus clair.
Post by Virginie RenoncéPost by kylegl54Post by Virginie RenoncéD'autant que dans le cas présent,
il s'agirait de protéger ces patrons d'un rique qui ait une double
éventualité : que le salarié tombe malade (ce qui n'est PAS le cas
de tous ceux qui sont soumis au tabagisme passif) ET qu'il y ait une
action judicaire. Bref beaucoup de sollicitude de la part des
organisations patronales pour un risque vraiment faible.
Un risque très faible ? Oh que non, détrompez-vous. Il me semble bien
que les actions sont même déjà en cours...
Si je maintiens, un risque faible. Il n'y a qu'à voir tous les
manquements des employeurs au code du travail, et le peu de procédures
devant les tribunaux en comparaison.
Concernant le tabagisme passif des employés, je maintiens que le risque
est loin d'être faible. Plus médiatique, surement. Et l'actualité
judiciaire des prochaines années prouvera certainement cela.
Post by Virginie RenoncéPost by kylegl54Même l'Etat s'est déjà fait condamné (c'est, diront les mauvaises
langues, peut-être la raison du décret :)).
Pourtant les agents de l'état ne sont pas soumis au Code du travail,
et encore moins aux arrêts de la Cour de cassation.
Il s'agit d'un agent de l'état qui a fait condamné l'état par le
tribunal administratif.
Post by Virginie RenoncéPost by kylegl54Post by Virginie RenoncéEn fait, il me semble très clair que ce décret n'a qu'une seule
visée : être un pas de plus vers l'interdiction pure et simple de
la cigarette.
Non, encore une fois, cela ne prend pas en compte la réalité du
décret : la protection des salariés.
Oui, et bien j'ai lu les comptes-rendus. Et c'est ça l'avantage
d'avoir trainé sur usenet un certain temps : on finit par reconnaître
les arguments d'opportunité. Cet arrêt de la Cour de cassation en est
un, que les lobbies anti-tabac ont su habilement exploiter.
Vous avez lu les comptes-rendu. Vous avez donc lu les commentaires des
présidents du SYNHORCA, de l'UMIH, et des buralistes. Vous avez vu leur
changement d'option.
Est-ce que vous considérez qu'ils font parti des lobbies anti-tabac ?
Ou bien qu'ils se sont TOUS fait berné ?
La troisième solution étant bien sur qu'ils se sont rendu compte d'une
nouvelle réalité, et non pas d'un simple argument.
Post by Virginie RenoncéIl offre
également l'avantage de pouvoir essayer de culpabiliser leurs
opposants.
Non, pour deux raisons :
- ce n'est pas l'arret de la cour de cassation qui permet cela, mais
bien les nombreuses études montrant les dangers du tabagisme passif
- ce n'est pas un "essai" de culpabilisation. C'est de la prise de conscience.
Post by Virginie RenoncéCurieux tout de même : les hommes n'ont jamais vécu aussi longtemps
qu'à notre époque, mais on dirait que le moindre picogramme de risque
leur est devenu insupportable...
Curieux tout de même : plus on protège les gens, plus ils vivent longtemps...